Un manoir breton. Une famille respectable et respectée.
Et puis, un meurtre que personne n’a vu venir.
Alexandra et William Razovsky, frère et sœur inséparables, se jettent dans leur toute première enquête.
Questions, soupçons, fausses pistes : dans chaque regard, une vérité qui se dérobe. Et dans chque indice qui les rapproche de la vérité se dissimule un danger.
Et si les murs du manoir cachaient plus qu’un secret ?
Cosy mystery et polar initiatique. Duo électrisant.
La naissance d’enquêteurs qu’on n’oubliera pas.
Madame de Brest, tel était son nom, raccompagna ses filles à la maison d’un pas décidé. La famille vivait dans un élégant manoir, situé à proximité du bord de mer et non loin du centre-ville. Le bâtiment était entouré d’un large domaine qui s’étendait à perte de vue et impressionnait tous ceux qui le visitaient.
Dans l’entrée, les enfants s’apprêtaient à grimper l’escalier pour regagner leur chambre, mais leur mère leur barra le chemin.
— Dorénavant, vos chambres se trouveront au sous-sol, et non à l’étage. Élodie chérie, à partir d’aujourd’hui, tu seras de corvée de cuisine. Tu prépareras chaque plat selon mes humeurs, et tu t’occuperas aussi de la vaisselle. Quant à toi, Marie, dès que tu rentreras de l’école, tu t’attelleras au ménage. Je veux que cette maison brille comme jamais auparavant.
— On a des domestiques pour ça, argua la plus jeune, âgée de dix ans.
— Voyons, Marie, avec le décès de ton père, je n’ai plus les moyens de nous offrir ce confort. J’ai renvoyé tous les domestiques.
L’aînée de la fratrie avança de deux pas, puis murmura :
— Et moi, maman… Je m’occupe de quoi ?
— Toi ? Tu es un parasite. Je ne peux te confier aucune tâche sans craindre que tu ne commettes une bêtise. Puisque tu es la plus âgée, je te déscolariserai pour que tu restes ici. Tu pourras toujours essayer de jardiner, ou de te rendre utile d’une façon ou d’une autre lors de tes autorisations de sortie. Ah, oui ! Désormais, tu auras besoin de mon accord pour aller dehors, car, vois-tu…
Madame de Brest marqua une pause. La veuve tentait de dissimuler le plaisir qu’elle ressentait en observant sa fille se décomposer à l’annonce des nouvelles mesures familiales.
— Je t’interdis de sortir de ta chambre, cracha-t-elle. À moins que je n’en décide autrement, tu resteras enfermée entre quatre murs.