
Une enfant. Une ombre. Deux voix. Un miroir brisé.
Entre La Réunion et les limbes du souvenir, Le Reflet de la Lune explore la psyché d’une narratrice fragmentée, hantée par une autre version d’elle-même.
C’est un voyage littéraire et sensoriel dans les méandres de la mémoire traumatique, de l’amour filial, du corps en mue et du regard perdu sur l’enfance volée.
Avec une plume poétique et poignante, Maïna Chapon signe un roman d’une grande beauté, traversé de fulgurances, de silences, et de fantômes.
Et si la seule façon de guérir était d’écouter la voix qui murmure dans le noir ?
Cette nuit, j’ai vu ton reflet dans la glace.
Tu n’avais pas de visage.
Ou peut-être que si, mais c’était le mien.
Il y avait cette lumière froide, argentée, comme une lune en hiver.
Tu n’as rien dit.
Tu m’as regardée.
Et moi… j’ai détourné les yeux.
Le miroir a commencé à pleurer. Lentement. De fines gouttes sur ses bords, comme la buée d’un soupir retenu.
Je n’ai pas voulu te rejoindre. Pas cette fois.
Je suis restée là, figée, avec le cœur trop lourd pour crier.
Tu as posé ta main sur la mienne, à travers la surface.
Et j’ai compris que tu étais là depuis toujours.
Que tu étais moi.
Que tu m’aimais, malgré tout.
Alors j’ai pleuré.
Une seule larme.
Elle est tombée sur le sol.
Le miroir a cessé de pleurer.
Et la lune, enfin, a souri.