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Extrait Nuit Blanche – Wernert Blaise

Couverture Nuit blanche - Wernert Blaise

Et si l’horreur se cachait derrière le quotidien ?
Quinze nouvelles. Quinze descentes dans les recoins sombres de l’âme humaine.

Corps brisés, esprits tourmentés, pulsions refoulées… Chaque histoire de Nuit Blanche vous entraîne dans une atmosphère glaçante où la réalité vacille.

Avec une plume crue, dérangeante et maîtrisée, Wernert Blaise sonde la monstruosité banale, celle qui pourrait frapper à votre porte, ce soir.

Ce n’est pas le surnaturel qui vous fera peur. C’est vous-même.

Ils se figèrent dès qu’ils y entrèrent, saisis à la fois d’émerveillement et d’effroi, incapables d’interpréter ce qu’ils voyaient.

Le sol à leurs pieds ressemblait à du corail très sombre, qui craquelait à chacun de leurs pas. Par endroits, des protubérances épineuses émergeaient et oscillaient de façon imperceptible ; des amas globuleux d’un rouge écarlate s’étaient agglutinés autour de plusieurs pierres et des bestioles filiformes aux multiples pattes grouillaient à l’intérieur.

Certains arbres n’avaient plus de feuilles. Ils enflaient, boursouflaient par endroits, formant des nœuds d’où s’écoulait lentement une sève mousseuse et jaunâtre. D’autres étaient parcourus de tressaillements internes, leurs branches s’aggloméraient de façon grotesque.

Toute la nature semblait pervertie par un mal obscur et insidieux dont ils ignoraient l’origine.

Puis, ils virent la trappe… ainsi que tout le sang. Il y en avait partout. Il changeait de couleur, formait des bulles sombres de matière adipeuse.

Un talkie-walkie émergeait d’un étrange petit taillis d’excroissances épineuses. Christian s’approcha pour s’en saisir, mais un effrayant bruit de succion et de craquement, quelques mètres plus loin, le fit sursauter.

Cela provenait du tronc d’un arbre… ou de ce qu’il en restait. Une masse hirsute, pourvue d’une gueule pleine de crocs, laissait dépasser le restant d’une main crispée sur un autre talkie-walkie, comme un obscène bourgeon.

Christian sentit son estomac se révulser. Il faillit vomir lorsque la main disparut soudainement dans une dernière ingurgitation.