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Extrait – Les Protecteurs – L’ascension – Sébastien borg & Guillaume Pérodeau

Couverture Les protecteurs - Tome 1 - L'ascension

Dans un monde où la vie ne vaut plus rien…
où la guerre se nourrit des profits…
certains refusent de se taire.
Sur Aqmar, ils deviennent l’espoir.

Ils ne cherchent pas la gloire.
Ils veulent survivre.
Et rappeler à l’univers que tout n’est pas à vendre.

Les Protecteurs – L’Ascension : la guerre des hommes. Le combat des consciences.

Trois jours plus tard, Merlyns et Perceval se retrouvaient ensemble sur la plate-forme d’atterrissage. Les journées d’avant, le scientifique lui avait exposé en détail sa rencontre avec Artham et Alumna. Il avait été calme et sérieux durant ses explications, mais Perceval sentait bien que cette situation l’exaltait. Sans trop se poser de questions, le médic avait accepté de suivre son compagnon. Même s’il ne connaissait ni Alumna ni Artham, l’avis de Merlyns lui avait suffi. Et puis ce projet lui permettrait de s’occuper de personnes qui ne visaient pas qu’à massacrer tout ce qui les gênait sur Aqmar. Le médic détestait la guerre. Il avait envisagé de fuir, de déserter, mais si l’armée le rattrapait… Il savait que rien ne lui serait épargné et qu’il finirait ses jours en prison dans un amplificateur de douleur. Les Khandjars ne plaisantaient pas avec les déserteurs.

Découvrir l’attaque contre les Olziens avait achevé de le dégoûter. Il ne comprenait pas comment des êtres humains pouvaient décider arbitrairement den » éliminer d’autres.

Perceval n’était pas aussi enthousiaste que Merlyns. Son corps et son âme se rappelaient encore la rencontre avec Ket Stri. Il appréhendait de devoir risquer sa vie ainsi, mais il savait au fond de lui que c’était la meilleure solution. Être membre de cette escouade lui permettait de ne plus avoir à se rendre sur des fronts sanglants, sans âme, à voir toujours le même désespoir et les mêmes larmes. Il œuvrerait pour préserver les autochtones, même si cela impliquait d’autres combats. Au moins, ceux-ci avaient du sens à ses yeux. Ces fameux fronts, comme on les appelait, n’étaient en fait que des zones où les combats ne cessaient jamais vraiment. La description des Protecteurs le préserverait sans doute de ces endroits mortels.

Ses compétences bénéficieraient à ses nouveaux camarades et il démarrerait la vie à laquelle il aspirait tant. Voilà longtemps qu’il était devenu médecin de guerre, il ne se souvenait même plus de la date où il avait pris cette décision.

À l’origine, il s’était engagé en vue de suivre son jeune frère qui avait décidé d’entrer dans l’armée Khandjare. À l’époque, il n’avait pas compris son choix. Il ne comprenait toujours pas… Perceval, alors médecin de campagne, avait décidé de le suivre dans l’espoir de le protéger. C’était sa seule famille. Il n’avait jamais pris le temps de se marier et d’avoir des enfants. C’est alors qu’il expérimenta la guerre.

Les horreurs avaient dépassé ce qu’il avait imaginé. Tous les jours, des blessés, des morts, des amputations, des infections inconnues et surtout être face à la cruauté humaine sous toutes ses formes. Rien que d’y penser, Perceval en avait des sueurs froides. Il se souvenait des longues heures à recoudre des plaies, à amputer des membres, à tenir la main des soldats agonisants et du désespoir de n’avoir pu les sauver, les soulager, car ils n’avaient pas assez de matériel, pas assez de morphine. Toutes ses demandes de fournitures, de médicaments étaient restées sans réponse. Un jour, un énième jeune soldat blessé était arrivé. Il avait peiné à reconnaître son frère, Tristan, allongé sur un brancard, couvert de mutilations. Cela avait été terrible. Les images restaient gravées en lui : le corps de son frère lacéré d’entailles profondes de trois centimètres, des ecchymoses violacées sur les parties intimes, un doigt en moins. La peau brûlée de sa jambe avait fusionné avec le tissu de son pantalon. Le souvenir de l’odeur âcre lui donnait toujours des haut-le-cœur. Il avait tout tenté pour le sauver, tout…